Collection « Les Extras du MAUSS » :


     Cette collection prend le relais de « La Petite Bibliothèque du MAUSS » lancée il y a une bonne vingtaine d'années. Elle est destinée à accueillir des ouvrages qui nous semblent particulièrement intéressants – soit spécifiquement pour les études ou les engagements Maussiens, soit de manière plus générale – mais dont, pour des raisons diverses, aucun éditeur ne courra a priori le risque de les publier faute d'un lectorat anticipé suffisant.
     Sauf mention contraire, les ouvrages proposés ici sont proposés en « version papier » (sous forme de livres tels qu’ils avaient toujours existé avant l’ère numérique…)

  Vient de paraître

Le koula un siècle après
Retour sur les formes de l’échange en Mélanésie
Richard Bucaille, Monique Trévisan-Bucaille, Jeanne Virieux, 144 p., 13 euros (version papier, lien d’achat en bas de cette page)
ISBN 978-2-914819-70-6

     En une Mélanésie aux systèmes d'échange par « dons » – sans monnaie – si riches et variés, le koula du pays massim (ensemble de petites nations insulaires à l’est de la Nouvelle-Guinée) s’est tôt imposé en anthropologie comme particulièrement significatif. Mais étrange, aussi ; il consiste à échanger, d’île en île au cours d’amples expéditions marines, et entre grands amis de même niveau social, des vaygu'as (bracelets de biceps pour les hommes, longs colliers pour les femmes), considérés comme précieux à proportion, non de leur beauté – souvent discutable – mais de leur célébrité – voire de leur patine physique et sociétale : comme les plus gros diamants, les vaygu'as les plus estimés ont un nom propre. Rien ne confère plus de prestigieuse réputation que de céder, en grande cérémonie et comme à regrets, un vaygu'a très connu, en retour de quoi le donataire devra « répondre » par un vaygu'a de valeur comparable quelques mois plus tard. Simultanément ces séances de koula s’accompagnent de larges échanges commerciaux – toujours sans monnaie – de produits alimentaires et manufacturiers, si bien que l’on s’interroge : circuit international, le koula est-il d’abord, comme on l’estime souvent, une forme de pur négoce ou, comme on le soutient ici, une politique, tant intérieure à chaque nation qu’internationale donc diplomatique, et occasion d’un vaste commerce trans-insulaire
     Simultanément, les auteurs s'efforcent de montrer que le koula s'avère, non seulement incompatible avec l’État et l'économie telle que conçue en Occident, mais s'affirme aussi comme une institution pacifiante, i.e. peu favorable à la guerre. Il paraît à peine besoin de préciser que cet ouvrage est, aussi, un long hommage aux travaux de Marcel Mauss, Karl Polanyi, Pierre Clastres, et bien sûr au prince de l'ethnographie, Bronislaw Malinowski ; en outre ce travail, proche de l'école convivialiste d'Alain Caillé et Philippe Chanial, dialogue avec eux sur le concept central de don, auquel il préfère celui, classique et lévistraussien, d'échange.

Élève d'Isac Chiva et Jean Cuisenier, conservateur honoraire du patrimoine, Richard BUCAILLE travailla au Sahara occidental puis au Musée National des Arts et Traditions Populaires, et enfin dans le Massif Central. Monique TREVISAN-BUCAILLE collabore dès longtemps à tous ses travaux.
• Également élève de Cuisenier, attachée-de-conservation honoraire du patrimoine, Jeanne VIRIEUX commença sa carrière aux A.T.P. et co-dirigea, avec Bucaille, la conservation départementale du patrimoine ethnologique du Puy-de-Dôme.



 
Introduction

L'Urgence d'un modérantisme radical
S'émanciper sans s'étriper
Alain Caillé, 96 p., 10 euros (version papier)
ISBN 978-2-914819-69-2

     Même dans les pays dits démocratiques et en théorie à peu près pacifiés, on sent monter un climat de guerre civile. On ne débat pas, on ne délibère plus, on ne pense guère. On s'insulte, on se dénonce, on crie avec les loups dont on se croit proche. Pourquoi ? Les causes sont multiples.
     La plus profonde tient sans doute à l'accélération de la dynamique démocratique qui rend toute situation d'infériorité, objective ou ressentie, littéralement insupportable. On ne peut que se réjouir de voir ainsi s'épanouir de multiples cheminements vers l'émancipation. Mais on ne peut aussi que s'alarmer de les voir entrer en concurrence, en lutte à mort parfois les uns avec les autres, au risque de s'entredétruire.
     Ils n'aboutiront que s'ils savent s'inspirer d'un modérantisme radical et pratiquer une stratégie de non-violence dans le domaine de la pensée.

     Pour chaque exemplaire commandé, les éditeurs reverseront 2 euros à Convivialisme.org
     (Lien d'achat en bas de cette page (avec remise pour l'achat de plusieurs exemplaires)
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• Alain CAILLÉ, professeur de sociologie émérite à l'université Paris-Ouest-Nanterre, réunit ici sur ce thème trois articles qu'il a écrits à l'occasion de débats menés au sein du mouvement des convivialistes dont il est un des animateurs.

 
Introduction

Moi qui aimais le vent de l’histoire
(Préface d'Alain Caillé)
Jean-Paul Rogues,
136 p., 8 euros (version papier)

ISBN 978-2-914819-68-4

      Gorges de l’Allier, Nijni–Novgorod, Budapest, Berlin ; Milan, Paris, Parme, Kiev ou Plaine de Thrace, plage d’Espagne, et Varsovie, on pourrait se perdre facilement. De quoi s’agit-il ? Notes de pêche, femme aimée, grâce donnée ? Puits de souvenirs ? N’est-ce pas simplement l’illustration d’un malgré tout ? «…malgré la lassitude et le droit de tout et de n’importe quoi, malgré l’intelligence vulpine, la malice, la profusion des calculs, et l’immense réserve de variantes de tout ce qui peut ne pas aller et de toutes les pensées laides qui restent sans absoute, ne pourrait-on pas aimer seulement la dernière neige anxiolytique, la dernière neige tombée… » ? Et, passagers de toutes choses, nous coudoyer un peu, histoire d’être à la hauteur, hauteur d’homme, et nous laisser aller au mouvement de ce flot malgré nos histoires propres, si particulières… et ainsi se trouver en manteau d’Arlequin, plus cousu de la vie des autres que nous n’y avions songé.

Jean-Paul ROGUES est né au Puy-en-Velay et il n’a jamais rompu avec ce territoire, montagnes et rivières. Maître de conférences en littérature du xxe, il a écrit sur Alain-Fournier, Cl. Roy, G. Haldas, Y. Raditchkov, Henri Raynal, et dans la Revue du Mauss. Il a publié Les Pires Hypothèses (LOF, 1982), Retour (Le Dé bleu 1983), S'écarter du sujet (Le Dé bleu, 1988), Le Plateau, (Le Dé Bleu, 1993 et Revue NRF 1996), Pris dans les faits, (Écrits des Forges/ le Graal, 1993), Des raisons très anciennes, (Hestia, 1995).    

Introduction

Cosmophilie 
Nouvelles locales du tout
Henri Raynal, 506 p., 24 euros (version papier)
(Préface de Belinda Cannone)

ISBN 978-2-914819-67-6

      Le désenchantement n'a pas lieu d’être. Il y a même un merveilleux objectif : chaque jour la science apporte de nouvelles preuves de l’inventivité, de la subtilité de la vie. L’univers n’est pas absurde. Son histoire nous le montre. Des subparticules jusqu’aux atomes, puis aux molécules, de celles-ci jusqu’aux créatures pensantes, un élan ascendant d’innovation, de créativité a engendré le complexe et le divers. Ce prodige devrait être au coeur de notre culture. Au lieu de cela, un incompréhensible acosmisme prédomine : l’humanité – cela ne s’était jamais produit – est devenue en esprit une île sans océan. Telle est une des causes majeures de la mélanomanie et du nihilisme contemporains, de la dévitalisation des valeurs, et de ce qu’il ne faut pas craindre d’appeler une décivilisation. Une cosmophilie ou philocosmie s’impose. Se nourrissant de tout ce qui témoigne d'une complicité entre la nature et l’humanité. À commencer par cette mystérieuse affinité grâce à laquelle l’esprit humain, au moyen de l’abstraction mathématique, accède aux lois physiques qui régissent le cosmos. D’autres noms pour cet univers : le Divers, la Merveille-l’Énigme. L’artisan, le peintre, le poète répondent à l’immense générosité anonyme en créant à leur tour, en ajoutant à la diversité naturelle (dont la montagne est l’exemple majeur). On a trop insisté sur l’opposition entre la nature et l’être humain, au détriment de l’émulation. On sous-estime la composante du don qui entre dans la création. On oublie quelle part ont pris, et peuvent encore prendre, dans celle-ci, l’éloge de ce qui est et la méditation de l’Énigme qui lui est inhérente. Nous avons un rôle : c'est ce qui nous est suggéré, si nous contemplons le visible qu’elle imprègne.

Henri RAYNAL, est écrivain, poète et critique d'art. Il a notamment publié Aux pieds d'Omphale (Pauvert, 1957), L'OEil magique (Seuil, 1963), L'Orgueil anonyme (Seuil, 1965), Dans le secret (Fata Morgana, 2004), L'Accord (Fata Morgana, 2010) Ils ont décidé que l'univers ne les concernait pas (Klincksieck, 2012). À quoi s'ajoutent des textes dans de nombreuses revues parmi lesquelles Le Surréalisme même, La NRF, Tel quel, Le Mercure de France. Critique, Les Cahiers du sud, Opus, Les Lettres françaises, Le Nouveau Commerce, Poésie, Art press, Autre sud, Missives et la Revue du MAUSS dont il est membre.

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ainsi qu'à
Michel, Mousse et Amélie pour le béta-testing.
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