La Revue du M.A.U.S.S. |
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Depuis 1981, La Revue du M.A.U.S.S. sest imposée comme une des toutes premières revues interdisciplinaires et un des lieux importants du débat public en France. Elle offre des perspectives inédites en sciences économiques, en anthropologie, en sociologie ou en philosophie politique. Aux antipodes de lencyclopédisme, et grâce à la variété de son questionnement et de ses angles dattaque, La Revue du M.A.U.S.S. procède à un bilan permanent et raisonné des sciences sociales. Parce quelle sest toujours refusée à dissocier les discussions proprement scientifiques de leurs enjeux éthiques et politiques, La Revue du M.A.U.S.S. est à lorigine de nombreux débats de société aujourdhui cruciaux. « Anti-utilitariste », elle critique l'économisme dans les sciences sociales et le rationalisme instrumental en philosophie morale et politique. Rendant hommage par son nom à Marcel Mauss, elle incite à penser le lien social sous l'angle des dons (agonistiques) qui unissent les sujets humains. Cette revue de recherche, de vulgarisation et de débats sadresse à tous ceux qui sintéressent à ce qui se produit à lintersection des sciences sociales, du politique et de lhistoire, et plus spécialement aux universitaires, aux chercheurs et aux étudiants. Ces derniers consulteront avec profit la page À propos du MAUSS qui, outre une présentation de la démarche du MAUSS, comprend un texte résumant le paradigme du don et ses principaux enjeux. Le M.A.U.S.S. édite également, avec les éditions La Découverte & Syros une collection dessais : La Bibliothèque du M.A.U.S.S., qui accueille désormais la série « Économie solidaire et démocratie ». Animée par le CRIDA (Centre de recherches et d'information sur la démocratie et l'autonomie, équipe de recherche du LSCI, laboratoire du CNRS LP31), cette série porte sur le fait associatif dans la perspective d'une économie et d'une démocratie plurielles. La revue du MAUSS permanente propose un lieu de rencontres et d'échanges entre le monde universitaire et la société civile ainsi que trois nouvelles rubriques : Versions numériques (e-books) : Le MAUSS réédite une partie de son fonds sous forme numérique (fichiers PDF) avec paiement sécurisé via Paypal puis envoi par courriel d'un lien de téléchargement. Nos livres numériques permettent aux étudiants et chercheurs d'effectuer des recherches en texte intégral (sauf pour ceux achetés en "lecture seule" ou "read-only") dans une pagination conforme à celle de la version papier d'origine. Bibliothèque du MAUSS numérique : Avec son ouvrage Don, mana et salut religieux, Park Jung Ho inaugure la nouvelle Bibliothèque du MAUSS numérique, destinée à publier sous forme numérique, et donc à prix modique, les livres qu'elle juge mériter une publication et une diffusion classique, mais dont on peut craindre qu'une version papier ne trouve pas un public suffisant dans les conditions actuelles du marché de l'édition. MAUSS, 13 rue des Croisiers, 14000 Caen. |
Vient de paraître |
• Vous trouverez ci-dessous la liste des numéros de la Revue du MAUSS publiés en version « papier », mais dont certains numéros peuvent être épuisés et ne sont donc plus disponibles sous cette forme. |
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Nous l’avons tant aimée… la sociologie Je l’aime, moi non plus ? Nos amours sociologiques ne sont plus ce qu’elles étaient. Pour beaucoup, la sociologie aurait perdu bien de ses attraits et de sa force de séduction. Science des sciences, elle nous avait fait d’exaltantes promesses. Elle ne se proposait rien moins que d’expliquer comment se forme et s’organise la multiplicité des rapports possibles entre les humains, comment naissent les croyances, les valeurs et les idées, etc. N’allait-on pas enfin, en sa compagnie, répondre, à la fois empiriquement et conceptuellement, aux questions léguées par la philosophie, voire avant elle par les religions ? Avec des contributions de : A. Caillé, Ph. Chanial, J. Dewitte, F. Dubet, J.-L. Fabiani, F. Gauthier, S. Hanafi, N. Heinich, É. Jourdain, F. Khosrokhavar, E. Morin, G. Pleyers, M. Savage, L. Thévenot, F. Vandenberghe. |
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La violence et le mal En matière d’horreur, l’imagination humaine est sans limites. Les grandes idéologies politiques modernes en donnent une explication économiciste : s’il y avait assez pour satisfaire les besoins de tous, la haine et les conflits disparaîtraient. Avec des contributions de : M.R. Anspach, A. Caillé, Ph. Chanial, H. Clastres, F. Gauthier, R. Girard, J.T. Godbout, F. Khosrokhavar, B. Perret, D. Peyrat, N. Poirier, H. Raynal, F. Robertson, L. Scubla, C. Tarot, B. Viard. |
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La possibilité d’une ville conviviale Comment une ville pourrait-elle être conviviale (voire convivialiste) à l’heure de l’économie globalisée, débridée et financiarisée qui trouve dans les métropoles hyperconnectées le terrain par excellence propice à son développement ? Comment dépasser les visions technocratiques qui, en réduisant les problèmes urbains à des questions utilitaires et fonctionnelles, aboutissent à la déshumanisation des villes et à la perte de ce qui a fait leur grandeur et leur charme ? Comment éviter la ségrégation sociale généralisée entre les hyperriches, les moins riches, les classes moyennes, les pauvres et les miséreux ? Comment, sans irénisme, réintroduire la nature en ville et y instituer un « commun urbain » ? Quelle place redonner à l’idéal démocratique à toutes les échelles de la vie urbaine ? Avec des contributions de : J. Aimé, C. Aragau, R. Beurthey, S. Breton, A. Caillé, D. Cérézuelle, Ph. Chanial, L. Costes, É. Dau, J.-B. Daubeuf, G. Erdi, A.-M. Fixot, M. Gateau, M. Hénaff, J.-F. Léger, H. Marchal, F. Opillard, L. Peattie, T. Paquot, L. Rougé, M. Wintz, J. Zask. |
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Le don d’hospitalité Se recevoir les uns les autres, c'est la marque de l'amitié. Pour elle, par elle, nous donnons et recevons des visites. Hospitalité ordinaire. Mais recevoir des inconnus, des étrangers, n'est-ce pas autre chose ? Et autre chose encore d'en recevoir un, plusieurs, beaucoup ; pour un temps ou pour toujours. Devons-nous accueillir les inconnus inconditionnellement – du seul fait qu'ils nous le demandent – au nom de ce que Jacques Derrida appelait la Loi de l'hospitalité, dont il est tentant de chercher une illustration dans l'hospitalité des Anciens ? Mais ce n'est plus notre monde. Au nom de quoi, alors ? De notre commune humanité ? Encore faut-il qu'elle s'accorde avec les normes de la commune socialité, sauf à servir de travestissement à des visées mercantiles ou criminelles, voire à alimenter l'envers de la philoxenia : la xenophobia, la haine de l'étranger. Avec des contributions de : M. R. Anspach, B. Boudou, A. Caillé, Ph. Chanial, M. Deleixhe, F. Gauthier, J. T. Godbout, M.-A. Le Guennec, A. M. Hocart, Montesquieu, A. Peillon, E. Pulcini, F. Robertson, J.-P. Rogues, H. Rosa, J. Stavo-Debauge, M. Terestchenko, F. Villain. |
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Anthropologie(s) du don Curieusement, le célèbre Essai sur le don de Marcel Mauss (1925) semble avoir inspiré plus de discussions théoriques ou philosophiques que d'études empiriques. La chose est doublement surprenante. Mauss, d'une part, était en effet plus soucieux du concret qu'intéressé par les spéculations conceptuelles (au point qu'on méconnaît sa puissance de théoricien). D'autre part, symétriquement, la grande majorité des ethnologues ou observateurs qui ont travaillé sur les relations d'échange et de partage dans les sociétés archaïques ou traditionnelles l'ont généralement fait sur un mode purement descriptif, en se limitant à la singularité de leur terrain sans guère tenter de la situer en référence à l'universalité relative des phénomènes de don et de contre-don pourtant suggérée par l'Essai sur le don. Pour bien la percevoir, il convient d'avoir sous les yeux, en même temps, des études empiriques portant sur de nombreuses régions du monde. D'où l'intérêt de réunir dans ce même numéro des études portant sur des domaines très variés tant en Afrique qu'en Amérique latine ou en Asie. Et de poursuivre ainsi le débat théorique. Avec des contributions de : R. Bucaille, A. Caillé, B. Charlier, L. Daffe, C. Ferrié, F. Fistetti, A. Gotman, J.-F. de Hasque, D. Hugot, F. Khosrokhavar, É. Lecuppre-Desjardin, G. de Meeûs, B. Ndjio, E. Pannier, C. Sappia, I. F. Silber,M. Singleton, R. Vignes. |
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Le bon, le juste et le beau Impossible de ne pas accepter l'héritage de la pensée critique. Pour autant, ne devient-il pas urgent de se demander si elle n'a pas épuisé une part de sa fécondité et de sa lucidité ? Pire encore, la posture constructiviste-déconstructionniste généralisée n'est-elle pas devenue largement contre-productive de par ses affinités électives avec l'hégémonie mondiale du capitalisme spéculatif ? Marx et Engels l'avaient déjà parfaitement exprimé : tout – le bon, le juste, le beau – « part en fumée et se dissout dans l'air ». Dans l'air de la spéculation financière, parfait doublon de la spéculation conceptuelle, de cette critique stérile qu'ils dénonçaient en 1845 dans La Sainte Famille sous-titré, avec ironie, Critique de la critique critique. Avec des contributions de : F. Adloff, J. Anselmini, P. Audi, Ph. Chanial, D.-R. Dufour, F. Gauthier, N. Heinich, A. Honneth, J .Lecomte, E. Mahiedin, M. Polanyi, H. Raynal, F. Robertson, M. Rotkopf, M. Terestchenko, F. Vandenberghe, B. Viard. |
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Quand dire c'est donner Plus que le silence, la parole est d'or. Et si elle l'est, n'est-ce pas, fondamentalement, parce que la parole est don ? Qu'est-ce, en effet, qu'une conversation, une simple salutation, sinon un flux de paroles données, reçues et rendues ? Bavarder, plaisanter, n'est-ce pas s'adonner, par jeu, au pur plaisir de l'échange des mots ? Au fond, pour détourner la formule fameuse de John Austin, dire n'est pas seulement faire, mais donner. Avec des contributions de : M. Amorim, D. Berliner, A. Boyer, R. Bucaille, A. Caillé, É. Conesa, S. Corbin, V. Descombes, A Gourio, M Hénaff, G Massiah, P. Michard, P Présumey, H Raynal, F. Robertson, A. Sauge, R. Verdier, F. Villain, J. Virieux. |
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Religion. Le retour ? Vers la fin du siècle dernier, tout semblait simple : nous allions sortir définitivement du totalitarisme, des dictatures, et même de l'Histoire, pour voir s'épanouir partout dans le monde des démocraties fondées sur le règne de la Raison et dans lesquelles (selon la « théorie de la sécularisation », universellement partagée) la religion, reléguée dans la sphère privée, ne jouerait plus de rôle politique. Avec des contributions de : G. Anidjar, S. Amghar, C. Béraud, A. Boton, A. Caillé, D.-R. Dufour, F. Bergeaud-Blackler, K. Fall, F. Gauthier, F. Hadjadj, F Khosrokhavar, G. Patiño-Lakatos, N Poirier, A. Policar, M. Singleton. |
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S'émanciper, oui, mais de quoi ? Faut-il s'émanciper de tout ? Non seulement des puissances ou des tutelles qui nous dominent, mais aussi – pourquoi pas ? – de notre famille, de nos traditions, des rôles si pesants que nous avons à jouer dans la vie sociale, des solidarités qui nous aliènent, de notre corps qui nous entrave, de nous-même enfin ? Après tout, n'est-ce pas ce que nous suggèrent en ligne d'horizon le néolibéralisme et son avant-garde, le transhumanisme ? Dès lors n'est-ce pas, paradoxalement, de l'idée d'émancipation qu'il nous faudrait nous émanciper ? Avec des contributions de : A. Berlan, A. Caillé, P. Chanial, D. Cohen, A.-M. Fixot, A. Hatchuel, S. Hayat, C. Laval, G. Massiah, J.-C. Michéa, C. Neveu, H. Raynal, E. Renault, B. Segrestin, F. Tarragoni, A. Vitiello, P. Zawadzki. |
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Au commencement était la relation… Mais après ? Au commencement était le Verbe, nous dit-on. Ou bien l'Action. Et si, pour les sciences sociales, voire pour les sciences dites «dures», au commencement était la Relation ? Ne faut-il pas alors, contrairement à nos évidences premières, renoncer à l'ambition d'accéder aux choses et aux êtres «dans l'absolu », indépendamment des interactions qui les constituent ? Pour beaucoup, une révolution copernicienne relationniste serait à l'oeuvre, bouleversant nos façons de penser. Avec des contributions de : JA. Berque, M. Bitbol, L. Bruni, A. Caillé, Ph. Chanial, N. Heinich, L. Kaufmann, V. Laupies, Th. Lindemann, R. Misrahi, B. Petitgas, A Piette, J.-D. Sparti, M Terestchenko, J. Wresinski, |
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L’Esprit du sport Parce qu'il accepte la réversibilité (« les gagnants seront les perdants ») l'esprit du sport confine à l'esprit du don et du jeu (cf. Mauss n° 45). C'est pour autant que l'autre, le rival – soi-même parfois – pousse à se surpasser qu'il permet d'accéder à un état de grâce et qu'on devient pour cela son ami. Grâce à la part de jeu qui en est indissociable, le sport s'apparente au don et suscite un adonnement partagé. Avec des contributions de : J.-P. Acensi, M. Attali, S. Bornhausen, A. Caillé, J.-P. Callède, B. Coignet, J.-P. Escriva, L. Fischer, D. Girardot, N. Heinich, F. Kidane, J.-C. Michéa, P. Micheau, J. Pierre, P. Prades, C. Prévitali, I. Queval, J.-P. Russier, J Saint-Martin, R. Sallem, A. Saouter, G. Vieille Marchiset, O. Villepreux. |
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L’Esprit du jeu Que fait-on quand on joue ? Si l'activité ludique est si mal comprise et si difficile à cerner, c'est parce qu'il ne suffit pas de dire que jouer, c'est ce que font ceux qui jouent à tel ou tel jeu (au tennis, aux échecs, à la loterie, au casino, une pièce de théâtre, etc.). Car on peut très bien pratiquer ces jeux hors de tout esprit ludique. Et, symétriquement, il est parfaitement possible, et même souvent hautement recommandable, d'entretenir un rapport ludique à des activités réputées sérieuses. Il reste donc à caractériser dans toute sa généralité l'esprit du jeu. On défend ici l'hypothèse que l'esprit du jeu n'est pas autre chose que l'esprit du don déployé dans le registre ludique. Et réciproquement, peut-être. Avec des contributions de : J.-F. Bert, A. Caillé, M. D'Agati, J. Dewitte, S. Domeracki, G. Giraud, D. Graeber, D. Grozdanovitch, R. Hamayon, S. Kapp, P. Kropotkine, M. Mauss, P. Parlebas, E. Prom, F. von Schiller, F. Vandenberghe, A. Vitiello, T. Wendling. |
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Consommer, donner, s’adonner Si, comme tout le laisse à penser, nous nous acheminons nolens volens vers une forme de société postcroissance, il s'agira de se déprendre de nombre de nos réflexes de consommateurs et d'inventer d'autres styles de vie. Rompre avec le consumérisme, avec l'idéologie de la consommation et ses pratiques, sans pour autant basculer dans l'ascétisme. Mais pour pouvoir effectuer un tel basculement avec bonheur, il nous faut éclairer ce qui alimente le désir de consommer. Quel rapport entretient-il avec l'esprit du don, dont le MAUSS s'est fait le champion ? Car, contrairement à toute attente, il faut se demander s'il n'entre pas en effet dans la consommation une dimension de don, avec toutes ses ambiguïtés et ses ambivalences. Au-delà du besoin et de l'affichage du statut social, la consommation n'obéit-elle pas au désir d'offrir à nos proches et à nos amis ? Et, plus profondément encore, d'entrer dans le domaine de la grâce, du charisme ? De la donation. Avec des contributions de : E. J. Arnould, I. Chazot, É. Conesa, B. Cova, D.-R. Dufour, F. Flahault, G. Fuschillo, F. Gauthier, J. T. Godbout, B. Heilbrunn, N. Heinich, V. Hénau, S. Latouche, B. London, D. Miller, H. Raynal, É. Rémy, A. S. Rose, C. Taylor. |
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Du convivialisme comme volonté et comme espérance En juin 2013 paraissait un petit livre intitulé Manifeste convivialiste. Déclaration d’interdépendance. Signé par 64 intellectuels français ou étrangers (rejoints par une cinquantaine d’autres), il a déjà été traduit, au moins sous sa forme abrégée, dans une dizaine de langues. Sa parution montre qu’il est possible de surmonter les clivages trop nombreux, qui condamnent à l’impuissance tous ceux qui s’opposent pratiquement ou/et intellectuellement au règne du capitalisme rentier et spéculatif. Avec des contributions de : C. Alphandéry, J. Baubérot, J. Beaumier, A. Bevort, S. Borel, A. Caillé, Ph. Chanial, T. Coutrot, A. Feenberg, F. Fistetti, A-M. Fixot, F. Flahault, J.-B. de Foucauld, F. Fourquet, P. Frémeaux, R. Gori, A. Hatchuel, M. Humbert, A. Insel, J.-L. Laville, Ch. Lazzeri, J. Lecomte, P.-H. Martins, G. Massiah, D. Méda, P.-O. Monteil, S. Pasquier, E. Pulcini, B. Perret, E. Sartori, P. Viveret. |
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Que donne la nature ? Toutes les cultures traditionnelles ont considéré les relations entre les hommes et les êtres de leur environnement naturel - animaux, plantes, montagnes, étoiles, esprits du lieu, génies, etc. - comme des relations de don et de contre-don : il fallait donner ou rendre à la nature pour qu'elle continue à se montrer féconde et généreuse. La caractéristique centrale de la culture moderne, concomitante à l'apparition du capitalisme, réside sans doute dans la rupture radicale avec cette conception : vue seulement comme un ensemble de réalités inertes, la nature a cessé d'être considérée comme partenaire possible d'une relation de don. Le déconstructionnisme nihiliste parachève ce travail de désenchantement du monde naturel en congédiant toute naturalité. Avec des contributions de : G. Azam, J. Caplat, Ph. Chanial, A. Feenberg, F. Flipo, F. Hallé, S. Latouche, F. Morin, J.-P. Pierron, J. Porcher, H. Raynal, J.-P. Rogues, B. Saladin d'Anglure, P. Servigne, F. Vatin. |
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Marchandiser les soins « La santé n’a pas de prix. » Mais elle a un coût. Pour autant, vouloir marchandiser et comptabiliser tous les soins, dans toutes leurs composantes, même les plus minimes, ne constitue-t-il pas une stratégie absurde ? Le triomphe de l’économisme et de la raison utilitaire ne nuit-il pas gravement à la santé ? Et, paradoxalement, ne se révèle-t-il pas au bout du compte inefficace, coûteux et antiéconomique ? Avec des contributions de : C.M. Anspach, Ph. Batifoulier, Dr. Blouses, D. Bourgeon, E. Caniard, Ph. Chanial, N. da Silva, J.-P. Domin, G. Gaglio, A. Grimadi, N. Heinich, Ch. Leonard, H. Marchal, M. Moïsseeff, M. Terestchenko. |
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Sortir de (la) prison Les prisons françaises sont dans un état moral et physique dramatique. Et plus encore, peut-être, les plus neuves et les plus récentes, plus inhumaines s’il est posible que les plus anciennes. Loin de permettre aux délinquants de réparer leur délit en s’en distanciant et en se réparant eux-mêmes pour accéder, à la sortie, à une vie normale, elles renforcent la haine, l’inadaptation et les motivations à une délinquance accrue. La sortie de prison se révèle du coup particulièrement problématique. Comment l’aménager pour qu’elle ne conduise pas à l’effondrement et/ou à la récidive ? Qu’elle ne soit pas un accélérateur de la délinquance ? Avec des contributions de : Christiane de Beaurepaire, Jean-François Bert, Dominique Bodin, Simon Borel, Benjamin Boudou, Manuel Cervera-Marzal, Philippe Chanial, Alain Cugno, Jean-Marie Delarue, Anne-Marie Fixot, Michel Jouannot, Stephen Kalberg, Annie Kensey, Anne-Marie Klopp, Jean-Manuel Larralde, Christian Laval, Jacques Lecomte, Nicole Maestracci, Henri Raynal, Julien Rémy, Claudine Sagaert, Denis Salas, Gaëlle Sempé. |
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Jouer Jouer, voilà une évidence bien embarrassante : la notion est unanimement reconnue universelle, applicable à l’animal comme à l’homme, mais rien ne définit ce qui est commun à toutes ses manifestations, de l’amusement enfantin à l’action théâtrale, de la compétition sportive à la spéculation boursière. • Roberte Hamayon anthropologue, est directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études, section des sciences religieuses. Elle a mené des recherches sur le terrain en Bouriatie et en Mongolie de 1967 à 1991. Ses principaux travaux concernent le chamanisme (La Chasse à l’âme. Esquisse d’une théorie du chamanisme sibérien, Société d’ethnologie, Nanterre, 1990). |
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Que donnent les femmes ? Après deux mille cinq cents ans de philosophie, deux ou trois cents ans de sciences sociales, plus d’un siècle de psychanalyse et quelques décennies de théories féministes puis de gender studies, peut-on encore espérer avancer dans la réflexion sur les rapports hommes-femmes? Tel est le pari de ce numéro qui interroge, du point de vue du don, leurs ambivalences, réversibilités et complexités. Avec des contributions de : C. Basualdo, A. Caillé, Ph. Chanial, P. Cingolani, E. Conesa, C. Delphy, A.Ducloux, S. Duverger, D. Falcioni, J. Godbout, R. Hamayon, M. Kreutzer, A. Lemosof, B. Lolo, C. Malabou, S. Malsan, E. Pulcini, E. et J. Rémy, C. Renault, Ph. Rospabé, L. Scubla, B. Saladin d’Anglure, M. Schneider, I. Théry. |
| Où est passée la critique sociale ? D'altermondialisme en « printemps arabe », d'Indignados espagnols en Occupy Wall Street américains, de Wikileaks aux Anonymous, un vent critique refait surface à travers des mouvements sociaux vivaces. Au regard de cette nouvelle période, cet ouvrage fait l'hypothèse qu'un des enjeux principaux de la galaxie critique aujourd'hui consiste à réexaminer les « logiciels » de la critique et de l'émancipation. • Philippe Corcuff est maître de conférences à l’Institut d'études politiques de Lyon et chercheur au Centre de recherches sur les liens sociaux (CERLIS, université Paris-Descartes/CNRS). Il est membre du conseil scientifique de l'association ATTAC France. Il a notamment publié La Société de verre. Pour une éthique de la fragilité (Armand Colin, 2002), Bourdieu autrement (Textuel 2003) et Les Nouvelles sociologies (Armand Colin, 2011, 3e éd.). |
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Émancipation, individuation, subjectivation Où il est montré (entre beaucoup d’autres choses) que non seulement la psychanalyse est en définitive aussi ou plus efficace que les psychothérapies concurrentes, mais que c’est à la psychanalyse que ces dernières doivent l’essentiel de ce qui marche chez elles. Ce constat purement empirique – qui remet en cause les condamnations positivistes trop rapides, qu’on croyait presque acquises, notamment à l’Inserm –, ne fournit toutefois en tant que tel aucune justification des théories analytiques, quelles que soient les multiples obédiences dont elles relèvent. La confrontation de la psychanalyse, de la philosophie politique et des sciences sociales reste donc plus nécessaire que jamais. Avec des contributions de : A. Bidet, P. Cingolani, E. Conesa, P. Dardot, F. Delmotte, B. Fernandez, F. Flahault, F. Flipo, M. Foucault, F. Fourquet, R. Gori, A. Green, C. Laval, M. Macé, O. Mannoni, J.-C. Michéa, N. Poirier, P. Prades, L. Scubla, F. Vatin, B. Viard, A. Vitiello. |
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L’Urgence sociale en action Tous les hivers, à la venue du grand froid, l’attention du public se porte sur les personnes qui vivent et qui meurent à la rue. C’est tous les ans l’occasion de témoignages sur les « maraudes » qui les prennent en charge. Pourtant, le Samusocial de Paris est à l’œuvre toute l’année, jour et nuit. • Daniel Cefaï est maître de conférences à l’université Paris-X-Nanterre et chercheur à l’institut Marcel-Mauss et au Sophiapol. Il a publié dans la même collection L’Enquête de terrain (La Découverte, 2003) et différents ouvrages collectifs sur Les Cultures politiques (PUF, 2001), Les Formes de l’action collective (avec Danny Trom, Éditions de l’EHESS, 2001), Les Sens du public (avec Dominique Pasquier, PUF, 2004) et L’Héritage du pragmatisme (avec Isaac Joseph, Éditions de l’Aube, 2002). |
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Vivre avec les animaux Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu'a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ? Le voulons-nous encore ? Car l'abattage de masse des animaux, considérés comme simples éléments des « productions animales », leur inflige une terreur et une souffrance insoutenables, tout en désespérant les éleveurs. Et l'élevage, après 10 000 ans d'existence, est aujourd'hui souvent décrit comme une nuisance, pour l'environnement comme pour notre santé. Une condamnation reposant sur une confusion entre « élevage » et « production animale », dont il nous faut comprendre les enjeux. • Jocelyne Porcher est chargée de recherches à l’Institut national de la recherche agro-nomique (INRA). Ses recherches iconoclastes sur la relation de travail entre humains et animaux ont fait date. Elle est notamment l’auteur de Éleveurs et animaux, réinventer le lien (PUF, 2002), Bien-être animal et travail en élevage (Educagri/INRA, 2004), Cochons d’or. L’industrie porcine en questions (Quae, 2010). |
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La sociologie comme philosophie politique Et si la sociologie, bien comprise, n’était rien d’autre qu’une philosophie morale et politique avec des allures de science ? Une telle proposition, qui constitue la trame de cet ouvrage, autorise des perplexités bien légitimes. La sociologie n’a-t-elle pas en effet gagné ses galons en rompant avec les spéculations abstraites des « philosophies sociales » ? Et, à l’inverse, la philosophie morale et politique n’a-t-elle pas pris sa revanche en s’émancipant de ces sciences sociales qui avaient exercé sur elle une telle emprise depuis les années 1950 ? Pour autant, n’avons-nous d’autre choix qu’entre une sociologie spécialisée et éclatée, vouée au culte du « terrain », et une philosophie morale et politique désincarnée, célébrant les vertus d’une conception purement formelle de la justice et de la démocratie ? • Philippe Chanial est maître de conférences en sociologie à l’Université Paris-Dauphine, chercheur à l’Institut de Recherche en Science Sociales (IRISSO-CNRS) et secrétaire de rédaction de la Revue du MAUSS. Au croisement de la philosophie et des sciences sociales, il a notamment publié Justice, don et association (La Découverte, 2001) et La délicate essence du socialisme (Le Bord de l’Eau, 2009) et dirigé La société vue du don (La Découverte, 2008). |
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Psychanalyse, philosophie et science sociale Freud, génie, imposteur, messie laïc ? Loin de ces débats, la vraie question est de savoir quel est le statut de l'anthropologie, de la sociologie ou de la philosophie des psychanalystes ? Car, de Totem et Tabou à Malaise dans la culture, pour en rester à Freud, il y a bien – ou il y a bien eu – une sociologie, une anthropologie et une philosophie analytiques. Comment expliquer qu'elles entretiennent si peu de rapports avec celles des sociologues, anthropologues et philosophes professionnels ? Que ces derniers ne s'intéressent plus guère à elles et, réciproquement, que les analystes ne se soucient plus d'eux ? Avec des contributions de : M. Anspach, P.-L. Assoun, A. Caillé, P. Cingolani, B. Eyraud, F. Flahault, A. Green, S. Latouche, O. Mannoni, C. Pagès, G. Pommier, L. Scubla, F. Vatin, L. Velpry. |
De la convivialité Tout le monde sent bien, sait bien que nos sociétés ne pourront pas continuer longtemps sur leur lancée actuelle, en ravageant toujours plus la nature, en laissant exploser les inégalités, en lâchant la bride à une finance folle qui dévaste et corrompt tout. Mais quelle alternative imaginer ? Les idéologies politiques héritées ne semblent plus être à la hauteur des défis de l'époque. C'est dans ce contexte qu'il convient d'examiner ce qui est susceptible de réunir certains des courants de pensée les plus novateurs de ces dernières années : décroissance, recherche de nouveaux indicateurs de richesse, anti-utilitarisme et paradigme du don, plaidoyer pour la sobriété volontaire, etc. • Alain Caillé est professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest La Défense, fondateur et directeur de La Revue du M.A.U.S.S. |
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Marcel Mauss vivant La réception courante de l’œuvre de Marcel Mauss – principal héritier scientifique d’Émile Durkheim –, le plus souvent limitée à sa seule dimension ethnologique, en sous-estime considérablement l’importance. Négligeant son engagement politique (aux côtés de Jaurès puis de Blum, dans la perspective d’un socialisme associationniste), elle ne voit pas non plus son extraordinaire pertinence pour la sociologie générale et pour la philosophie sociale et politique. En un mot, Mauss aurait été un précurseur éclipsé par l’éclat de ses disciples ou héritiers, savants (Lévi-Strauss), littéraires avant-gardistes (Bataille), voire psychanalytiques (Lacan), ou réfuté par ses critiques philosophiques (Derrida). Voilà pourquoi il reste en grande part un « inconnu illustrissime ». Avec des contributions de : C. Alès, N. Allen, G. Berthoud, D. Bourgeon, A. Caillé, Ph. Chanial, A.-M. Fixot, M. Fournier, F. Gauthier, J. Godbout, D. Graeber, R. Hamayon, K. Hart, M. Hénaff, R. Hyland, B. Karsenti, J.-L. Laville, D. Le Breton, P.-H. Martins, G. Pommier, E. Pulcini, I. Silber,, C. Tarot, R. Verdier, Th. Wendling. |
La gratuité Au carrefour de toutes les problématiques – économiques, sociales, éthiques ou politiques – réside la question de la gratuité : quelle part de gratuité subsiste, doit ou peut subsister dans les affaires humaines ? Jusque dans les années 1970-1980, l’idéal progressiste était simple : accroître simultanément le revenu monétaire par tête et la part des gratuités collectives assurées par l’État. Mais le discours sur la gratuité apparaît aujourd’hui singulièrement brouillé, éclaté en trois séries de propositions largement contradictoires : les dons gratuits de la nature s’épuisent ; tout doit désormais avoir un prix, réel ou virtuel ; grâce à Internet, demain tout sera gratuit et fait gratuitement. Avec des contributions de : N. Alter, D. Bourgeon, L. Bruni, A. Caillé, Ph. Chanial, D. de Callataÿ, P. Dardot, C. Gayet-Viaud, J. T. Godbout, A. Goldenberg, F. Gollain, J.-M. Harribey, M. Hénaff, P. Lardellier, Ch. Laval, M. Lechner, J.-C. Michéa, M. Pasquinelli, G. Pommier, S. Proulx, J.-L. Sagot-Duvauroux, A. Sauge, S. Zamagni. |
La manifestation de soi Pourquoi les oiseaux chantent-ils, le paon se pavane-t-il ? Pourquoi le lion ou le tigre ont-ils une livrée aussi somptueuse ? Mais aussi : pourquoi édifie-t-on des monuments sur les places publiques de nos villes ? Pourquoi les hommes ressentaient-ils jadis le besoin de s'exhiber en uniformes rutilants sur les champs de bataille ? Pourquoi les objets d'usage courant ont-ils le plus souvent été ornementés ? Bref, pourquoi cet étalage de formes ? À ces questions, on répond le plus souvent par diverses explications utilitaires et fonctionnelles : la vie animale comme la vie humaine serait régie en dernière instance par l'exigence de la survie et de la conservation. • Jacques Dewitte né en 1946, philosophe d’inspiration phénoménologique, a publié, chez Michalon, Le Pouvoir de la langue et la liberté de l’esprit (2007) et L’Exception européenne (2008). Il a développé depuis une vingtaine d’année une réflexion sur la manifestation de soi – nourrie de sa lecture d’auteurs tels que Adolf Portmann, Hans Sedlmayr, Wladimir Weidlé, Johan Huizinga, Marcel Mauss, Henri Raynal et Maurice Merleau-Ponty – qui a paru principalement dans la Revue du MAUSS. |
Les valeurs, les idées et les intérêts Connaît-on vraiment Max Weber, universellement considéré comme le sociologue par excellence ? Pas si sûr. En France, les traductions de son œuvre, parfois discutables, se succèdent sans grande cohérence ni continuité, chez des éditeurs dispersés et chaque école se dispute son héritage, si bien qu’on trouve sur le marché des Weber individualiste méthodologique ou holiste, libéral ou antilibéral, néomarxiste ou anti-marxiste etc. Statufié, canonisé, enfermé dans le seul débat académique sur le rapport entre l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Weber n’apparaît plus guère vivant et actuel. • Stephen Kalberg professeur de sociologie à l’université de Boston (États-Unis), auteur de la nouvelle traduction américaine commentée de L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme et de nombreux recueils de textes de ou sur Max Weber, a consacré toute sa carrière universitaire à faire connaître et comprendre La Sociologie historique comparative de Max Weber, titre de son livre déjà publié en français dans la même collection. |
Don, mana et salut religieux La raison première du piétinement de la sociologie des religions (si ce n’est pas de la sociologie tout court), est sans doute que ses deux principaux auteurs de référence, Durkheim et Weber, ont adopté des stratégies théoriques totalement différentes – l’un cherchant l’origine et l’essence du religieux sans se donner les moyens de penser ses transformations historiques, l’autre analysant son infinie variabilité sans se soucier de préciser en quoi il consiste – entre lesquelles on ne perçoit guère les liens. Ou encore, Durkheim s’est intéressé à la religion première, Weber aux grandes religions analysées comme des religions de salut. Quoi de commun entre elles ? Le don, répond Park Jung Ho. Religions premières et religions de salut représentent deux régimes différents du donner-recevoir-rendre, l’un largement immanent, l’autre transcendantalisé. • Park Jung Ho, docteur en sociologie de l'université Paris Ouest La Défense-Nanterre, est chercheur à l'Institut des sciences sociales de l'université Sogang (Corée du Sud). Ses recherches portent sur la sociologie de la religion et de la culture. |
Que faire, que penser de Marx aujourd’hui ? Que peut-on et doit-on conserver
de Marx ? Se poser cette question,
c’est se demander ce qu’il nous est (encore) permis
d’espérer. Si Marx a eu l’importance historique que
l’on sait, c’est parce qu’il est celui qui a su lier l’aspiration au savoir absolu à l’émancipation universelle.
Mais au prix de contradictions et d’impasses qu’il
nous importe de surmonter. Marx, penseur par
excellence de la contradiction, a été lui-même le
penseur le plus contradictoire qui soit. On peut en
effet tout aussi légitimement le percevoir comme le
plus empreint d’économisme ou le plus anti-économiciste,
le plus utilitariste ou le plus anti-utilitariste,
le plus humaniste ou le plus antihumaniste, le
plus libertaire et le plus autoritaire. Et surtout, à la
fois le plus nihiliste et le plus optimiste. Avec des contributions de : G. Azam,
G. Berthoud,
O. Bobineau,
A. Caillé,
M. Cangiani,
Ph. Chanial,
S. Dzimira,
F. Flahault,
F. Fourquet,
F. Gollain,
A. Jappe,
P. Jorion,
S. Latouche,
Ch. Laval,
Ch. Lazzeri,
M. Kail,
B. Malon,
N. Poirier,
R. Sobel,
J. Spurk, P. Tudoret. |
Théories du multiculturalisme Le temps est révolu où l’on pouvait croire que la démocratie ne peut se réaliser que dans le cadre d’un État-nation, superposant sur un territoire, un peuple, une langue, une culture et une religion, transcendante ou séculière. La tâche prioritaire est désormais de penser les modalités plausibles de la coexistence au sein d’un même État et entre États de traditions culturelles diverses, traversant les frontières politiques. • Francesco Fistetti est professeur de philosophie contemporaine à l’Université de Bari, en Italie. Directeur de la revue Post filosophie, il a publié de nombreux travaux sur Marx, Nietzsche, Heidegger et Arendt ainsi que divers articles sur le multiculturalisme et les théories de la reconnaissance dans La Revue du MAUSS. Parmi ses ouvrages récents : Communità (2003), La crisi del marxismo in Italia (2006), Hannah Arendt : filosopfia e totalitarismo (2007). |
LUniversité en crise Faudrait-il en finir avec l’Université pour être résolument « moderne » ?
Avec des contributions de : S. Audier, O. Beaud, M. Berry, C. Bessy,
M. Blay, L. Bourgeois,
A. Caillé,
G. Chamayou,
J.-L. Chassaing,
V. Descombes,
O. Favereau, F. Flipo,
B. de Fontenelle,
J. Galbraith,
S. Garcia,
G. Hodgson,
A. Insel,
P. D’Iribarne,
A. Le Goff,
L. Larqué, B. Latour,
Y. Lichtenberger,
G. Longo,
H. Mintzberg,
C. Musselin,
C. Paradeise,
T. Piketty, F. Vatin,
A. Vinokur,
H. Yakusiin. |
Théorie anti-utilitariste de l’action Qu’est-ce qui pousse les sujets sociaux à agir ? Les mobiles de nos actes sont innombrables et la littérature entière, tout l’art, tous les films ne suffiraient pas à les décrire. Les sciences sociales ou la philosophie ont besoin quant à elles de se donner des repères leur permettant de saisir les ressorts essentiels de l’action. Et ici, on touche vite aux débats centraux de ces disciplines. L’opinion, largement dominante, y est que l’action des hommes s’explique nécessairement et exclusivement par l’intérêt, qu’il soit d’ordre économique, sexuel, de conservation, de pouvoir ou de prestige. • Alain Caillé, professeur de sociologie à l’université Paris-Ouest-La Défense où il codirige le SOPHIAPOL (Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques), est le fondateur et directeur de La Revue du M.A.U.S.S. (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont, à La Découverte, La Quête de reconnaissance. Nouveau phénomène social total (2006), ou encore Anthropologie du don. Le tiers paradigme (Poches, 2007). |
Donner et prendre Ce livre aborde la principale énigme du monde du travail : la coopération. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des entreprises, mais ne repose que sur la « bonne volonté » des opérateurs. La coopération ne s'explique en effet ni par l'intérêt économique, ni par la contrainte des procédures, ni par les normes de métier. Elle repose largement, au bout du compte, sur la seule volonté de donner : on donne aux autres parce que donner permet d'échanger et donc d'exister en entreprise. • Norbert Alter est professeur à l'université Paris-Dauphine. Spécialiste de la sociologie du monde du travail, il est l'auteur de nombreux livres, dont L'Innovation ordinaire (PUF, 2000). Il a travaillé durant douze ans dans une grande entreprise avant de rejoindre l'université. |
LAmour des autres L’amour des autres est irréductible à l’amour de soi ou à l’amour-propre… c’est ce que le précédent numéro de La Revue du MAUSS a clairement établi. L’amour des autres a sa réalité et sa consistance propres. Mais de quels autres s’agit-il ? Aimer les siens, ses proches, n’est pas trop difficile ni trop distinct, en somme, de l’amour de soi. Mais peut-on aimer – et de quel type d’amour – les étrangers, les réprouvés, les malheureux qu’on ne connaît pas ? Les autres « autres » ? Avec des contributions de : P. Audi, F. Buyse, A. Caillé, Ph. Chanial, C. Dessinges, D. Girardot, J. T. Godbout, A. Gouldner, J.–M. Guyau, J.-Ph. Heurtin, Ch. Lasch, A. Le Goff, P. H. Martins, A. Nygren, P. Paperman, G. Pommier, A. Sarentchoff, M. Terestchenko, J. Tronto. |
Lhomme est-il un animal sympathique ? Tout semble aujourdhui donner raison à Hobbes : lhomme nest-il pas effectivement un loup pour lhomme et rien dautre ? Le pouvoir et lintérêt ne sont-ils pas les seuls mobiles de toute action ? Avec des contributions de : M. Anspach, S. Bowles, A. Caillé, Ph. Chanial, J. Dewitte, F. Flahault, E. Fournière, H. Gintis, J.T. Godbout, J.-M. Guyau, Ch. Lazzeri, H. Raynal. |
La société vue du don Le don fait-il encore société ? Ou, du moins, contribue-t-il encore à certains de ses ressorts essentiels ? Est-il toujours actuel ? En apparence, non. Les sociétés anciennes se sont pensées dans le langage du don mais nous, modernes, parlons un tout autre idiome, celui de lintérêt notamment. Peut-être nous arrive-t-il encore, dans lintimité et dans nos relations personnelles, de donner, mais il semble bien illusoire de considérer que le don serait toujours au coeur de nos sociétés contemporaines et quil contribuerait encore à nourrir liens, échanges et identités sociales. Faut-il alors, comme y invite la sociologie aujourdhui, labandonner au folklore des anthropologues et aux spéculations des philosophes ? • Philippe Chanial, secrétaire général de La Revue du MAUSS, est maître de conférences en sociologie à luniversité Paris-Dauphine, où il dirige le CERSO (Centre détudes et de recherches en sociologie des organisations, CNRS). Ce volume regroupe une trentaine de contributions dont celles de N. Alter, A. Caillé, P. Fustier, J. Godbout, A. Guery, M. Hénaff, S. Latouche, I. Marin, I. Silber, C. Tarot, J.-P. Willaime, etc.
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Le symbolique et le sacré La question de la religion de son essence, de sa fonction, de son origine a été centrale dans la sociologie et lanthropologie classiques. Pour la tirer des impasses et de la stagnation où elle est reléguée de nos jours, Camille Tarot propose ici un bilan critique des oeuvres des meilleurs comparatistes, à travers leurs théories si contradictoires de la religion. Huit auteurs principaux sont soumis à examen : Émile Durkheim, Marcel Mauss, Mircea Eliade, Georges Dumézil, Claude Lévi-Strauss, René Girard, Pierre Bourdieu et Marcel Gauchet. Limportant en la matière est dabord desquiver les faux irénismes comme les querelles stériles ou haineuses, pour confronter les doctrines en profondeur et systématiquement. Ensuite, de déceler limpensé et les refoulements que produit chaque cadre théorique, pour proposer le modèle ou lidéal-type de la religion qui paraît le mieux fondé. Au fil de cet examen, il apparaît que lessence du fait religieux est à rechercher à lintersection du symbolique et du sacré, à comprendre à partir des fondations dÉmile Durkheim et de Marcel Mauss, complétées par les apports de René Girard. La possible fécondité du modèle qui se dégage ainsi satteste par sa capacité à relire les sources et à renouveler en profondeur les vieux problèmes des fonctions de la religion, qui navaient guère avancé depuis Émile Durkheim. • Camille TAROT, professeur de sociologie à luniversité de Caen, spécialiste polyglotte dhistoire des religions, est notamment lauteur de De Durkheim à Mauss, linvention du symbolique (La Découverte/M.A.U.S.S, 1999, un « livre qui à coup sûr fera date », écrivait Danièle Hervieu-Léger).
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Vers une autre science économique On ne desserrera pas lemprise toute-puissante de léconomie (et de la finance) sur nos vies, on ne bâtira pas un « autre monde » sans ébranler la croyance en la science économique orthodoxe, celle quon enseigne à lidentique sur toute la planète désormais, et qui nous persuade quil ny a pas dalternative, pas dautre voie possible. Or, chose étrange, ce paradigme standard, le modèle économique tout-puissant auquel tout le monde affecte de croire, est, en même temps, dune extrême faiblesse, presque intégralement réfuté, si bien quà de multiples égards on peut aussi bien dire que personne ny croit plus guère. Doù vient alors sa force ? Avec des contributions de : A. Caillé, B. Chavance, P. Combemale, F. Fistetti, F. Fourquet, P. Jorion, N. Postel, J. Sapir, E. Sabourin. |
Marcel Mauss, savant et politique Le destin de luvre de Marcel Mauss est étrange. Fondateur de lethnologie scientifique française, héritier intellectuel principal dÉmile Durkheim et de lécole française de sociologie, inspirateur revendiqué de Georges Bataille, Roger Caillois, Claude Lévi-Strauss et à travers lui de Jacques Lacan et, plus généralement, de toute lintelligentsia française daprès-guerre, Marcel Mauss reste le plus inconnu des hommes illustres de la tradition sociologique et anthropologique. • Sylvain DZIMIRA, docteur en sociologie, chercheur associé au Sophiapol (Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques de Paris-X Nanterre), est professeur de sciences économiques et sociales au lycée des Francs-Bourgeois. Il collabore régulièrement à la Revue du MAUSS et anime La Revue du MAUSS permanente (www.journaldumauss.net). |
La quête de reconnaissance De plus en plus, dans tous les secteurs de la société, au travail, dans les relations entre groupes sociaux ou entre traditions culturelles ou religieuses, entre les sexes ou les générations, dans les rapports à l'État et l'administration, ou même en famille, les individus se sentent mal ou guère reconnus. Ils aspirent à la « reconnaissance », nouveau maître mot. De même au plan collectif : durant les deux derniers siècles, les luttes sociales se sont massivement présentées comme des luttes pour la redistribution de la richesse ; elles apparaissent principalement aujourd'hui comme des luttes pour être reconnus. Alain Caillé, directeur de La Revue du MAUSS semestrielle, professeur de sociologie à l'université Paris-X-Nanterre, où il codirige le SOPHIAPOL (Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques), a notamment publié à La Découverte, Anthropologie du don (2007) et Dé-penser l'économique (2005). |
Avec Karl Polanyi Un peu partout dans le monde, Karl Polanyi (1886-1964) apparaît désormais comme la référence théorique et doctrinale principale de tous ceux, économistes, sociologues, historiens ou politologues, qui ne se résignent pas à la marchandisation générale de nos sociétés. Une référence plus maniable que Marx, parce que clairement humaniste et démocratique, et qui parle aussi bien aux réformistes un peu radicaux qu'à ceux qui entendent toujours abolir le capitalisme. Ce n° 29 de la Revue du MAUSS a été élu "Livre du mois" par Alternatives économiques. Cliquez ici pour découvrir les commentaires et réactions à ce numéro. Avec des contributions de : G. Azam, A. Caillé, D. Girardot, K. Polanyi, S. Latouche, C. Laval, J.-L. Laville, R. Le Velly, S. Malsan, J. Maucourant, G. Sabin, J.-M. Servet et alii, Ph. Steiner. |
Pourquoi se mobilise-t-on ? Pourquoi se mobilise-t-on ? L'un des traits propres aux régimes démocratiques est que leurs citoyens disposent d'un droit de regard sur les affaires publiques et, en contrepoint des élections, d'un droit à la critique et à la révolte. Ils discutent, s'associent, s'organisent. Ils constituent des collectifs, revendiquent dans l'espace public, passent des alliances avec partis et syndicats et entrent en conflit avec les pouvoirs établis. Mais qu'est-ce qui les y pousse ? La mobilisation a un coût en énergie et présente des risques, y compris financiers. Pourquoi ne pas laisser les autres se mobiliser à notre place ? • Daniel CÉFAÏ, est maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre et chercheur à l'institut Marcel-Mauss et au Sophiapol. Il a publié dans la même collection L'Enquête de terrain (La Découverte, 2003) et différents ouvrages collectifs sur Les Cultures politiques (PUF, 2001), Les Formes de l'action collective (avec Danny Trom, Éditions de l'EHESS, 2001), Les Sens du public (avec Dominique Pasquier, PUF, 2004) et L'Héritage du pragmatisme (avec Isaac Joseph, Éditions de l'Aube, 2002). |
Penser la crise de l'école Quest-ce qui est en crise, au bout du compte, dans lécole en France? La manière de transmettre les savoirs, trop éloignée de la pédagogie ancienne ou, au contraire, mal adaptée à la mutation des publics ? Linadéquation croissante des formations à la structure des emplois? Et ces évolutions sont-elles imputables à la sclérose de lécole ou à la situation socio-économique ? Lécole souffre-t-elle dêtre trop attachée à la défense dune culture générale vieillie ou, au contraire, davoir déjà succombé à une exigence utilitariste de rentabilisation des diplômes ? La seule chose certaine, cest que nous sommes bel et bien confrontés à une crise grave de la transmission des connaissances institutionnellement légitimes. Pour sortir des querelles particulièrement féroces en France sur la question et en permettre une approche plus sereine, il est important de partir du caractère multidimensionnel de la crise scolaire à la fois crise des méthodes, des finalités, du sens, de lautorité, du rapport aux publics et aux emplois. Tel est le parti pris de ce dossier. Avec des textes de : S. Beaud, M. Buttet, Ph. Chanial, J. Dewey, F. Dubet, M. Duru-Bellat, F. Flahault, G. Gagné, S. Garcia, P. Imbert, A. Joste, L. Lafforgue, J.-P. Lambert, Ch. Laval, Ch. Mallet, J. Méard, E. Morin, N. Nafissa, G. Pauze, T. Poullaouec, F. Poupeau, J. Rémy, T. Ryam, R. Sue, J.-P. Terrail, , B. Viard, R. Wainer, S. Yu. |
De lanti-utilitarisme Qui ne veut pas lutter contre l'économisme, qui nest pas anti-économiciste aujourd'hui ? Que ce soit pour sopposer aux fermetures dusines, aux délocalisations, à la baisse des salaires ou, plus généralement, à la subordination croissante aux impératifs du marché de toutes les sphères de lexistence sociale la culture, lÉcole, le sport, la technique, la science, la politique, etc. , tout lemonde proclame fortement quil y a « autre chose » à prendre en compte que la nécessité économique. « Autre chose », mais quoi ? Faute de le préciser, le risque est de se cantonner dans un moralisme imprécateur et impuissant. Avec des textes de : A. Caillé, F. Compin, S. Crépon, P.-L. Dorion, M. Douglas, S. Dzimira, N. Eber, Falafil, C. Ferraton, F. Flahault, F. Fourquet, G. Gendre, J.T.Godbout, P. Jorion, S. Latouche, Ch. Laval, J.-L. Laville, P.-É. Lemontey, F. Lordon, O. Romano, J. Roucloux, I. Silber, F. Vandenberghe, F. Vatin, X
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Le capital social Avec la notion de réseau , qui lui est d'ailleurs étroitement apparentée, le concept de capital social, quoique mal connu en France, est probablement celui qui a suscité le plus de travaux et de débats dampleur internationale, en sociologie et en science politique, mais aussi en économie, depuis les années 1990. Il fonde en, effet une hypothèse d'une importance cruciale : celle que lefficacité économique dun individu, dune entreprise ou dune nation ne dépend pas tant ou pas seulement de la quantité de capital économique dont ils disposent que de la qualité des relations sociales au sein desquelles sinsère leur activité. La thèse est fascinante, mais on devine toutes les questions quelle soulève. Quest-ce que la qualité dune relation sociale ? Peut-on la mesurer ? Et comment ? Antoine Bevort et Michel Lallement, tous deux professeurs de sociologie au Conservatoire national des arts et métiers, sont les auteurs de nombreux ouvrages sur la démocratie participative (A. Bevort), les relations professionnelles ou l'organisation du travail ainsi que l'histoire des sciences sociales (M. Lallement). |
Alter-démocratie, alter-économie Le précédent numéro de la Revue du MAUSS dressait le constat de lexistence dun malaise, à tout le moins, dans la démocratie. Le doute sur ses potentialités et sur sa réalité sétend chaque jour un peu plus. Mais jusquoù convient-il de désespérer ? La seule chose sûre est que, dans leur état actuel, les mécanismes de la démocratie représentative ne peuvent plus se suffire à eux-mêmes et quil faut revigorer lesprit même de la démocratie. Avec, sur ce thème, des articles de : M. Bauwens, A. Berthoud, A. Caillé, P. Gary, S. Dufoix, F. Flahault, F. Flipo, J.T. Godbout, D. Graeber, B. Guibert, J.-M. Harribey, A. Insel, P. Jorion, J.-P. Lambert, D. Lapon, S. Latouche, B. Liatard, S. Malsan, J.-P. Russier, R. Sussan, P. Viveret, I. Wallerstein, J.-P. Worms |
Un si fragile vernis dhumanité On a pu croire ou espérer, un temps, que les monstruosités de la Seconde Guerre mondiale étaient derriere nous. Définitivement. Or partout, à nouveau, on massacre, on torture, on extermine. Comment comprendre cette facilité des hommes à entrer dans le mal ? La réponse à cette question devient chaque jour plus urgente. Lire la Note de lecture de B. Cannone sur cet ouvrage. • Michel TERESTCHENKO (michel.terestchenko@univ-reims.fr), philosophe, est lauteur douvrages de philosophie politique (Les Violences de labstraction, PUF 1992 ; Philosophie politique, 2 vol., Hachette, 1994) et de philosophie morale (Amour et désespoir, Seuil, 2000). |
Au commencement était le rite Où il est soutenu, notamment, que la mondialisation du rituel a largement précédé celle de léconomie ; que le mariage et les funérailles ont été dabord un privilège royal qui a fini par sétendre à toutes les couches de la société ; que la souveraineté a été originellement dévolue à des rois morts ; que cest lusage rituel de lhuile et des excréments qui a ouvert la voie à leur utilisation technique comme lubrifiant et comme engrais ; etc. Anthropologue britannique, A. M. HOCART (1883-1939), après de longues enquêtes en Mélanésie (1908-1914) puis à Ceylan (1919-1925), prendra la succession dEvans-Pritchard à luniversité du Caire et y occupera la chaire de sociologie jusquà sa mort. Lun de ses derniers ouvrages, Les Castes (1938), parut dabord en France, avec une préface de Marcel Mauss. |
Malaise dans la démocratie Il y a seulement quelques années, on pouvait raisonnablement espérer une extension planétaire rapide de la démocratie. Aujourdhui, les doutes nous assaillent de partout. Des régimes qui semblaient y avoir accédé basculent à nouveau dans la dictature (Russie), dautres ne semblent pas près den sortir (Chine), des régions entières sombrent dans le chaos (Afrique, une partie de lAmérique du Sud ou du centre, etc.) Quant à la tentative dexporter la démocratie par la force, en Irak ou au Moyen-Orient, elle pose au minimum problème. Face à cette régression des idéaux démocratiques, cest notre manière même de les penser qui doit être interrogée. Avec, sur ce thème, des articles de : J. Baechler, J.-M. Besnier, A. Caillé, Ph. Corcuff, V. Desmeuliers, J. Dewitte, M. Freitag, G. Gagné, D. Howard, A. Joxe, S. Kalberg, J.P. Le Goff, P. Michon, J.-P. Russier, P. Tafani. |
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Don, intérêt et désintéressement « Sil valait, je crois, la peine de rééditer le présent livre, épuisé depuis plusieurs années, cest parce que les articles quil rassemble et notamment les trois textes principaux la critique de Pierre Bourdieu, la relecture de La République de Platon et la réflexion sur le don, lintérêt et le désintéressement (et sur Derrida
) correspondent à des moments charnières dans la réflexion du MAUSS (Mouvement antiutilitariste dans les sciences sociales). Avant lexplicitation dun paradigme du don (ici esquissé), qui aura été le travail principal des dix dernières années de La Revue du MAUSS, il fallait sexpliquer en profondeur sur ce qui fait problème dans laxiomatique de lintérêt et dans lutilitarisme ou, à linverse, dans lan-utilitarisme dun Jacques Derrida. Cest que la recherche dun don absolument pur et désintéressé est aussi illusoire et démobilisatrice, pour la pensée comme pour laction, que la réduction de toute action aux calculs intéressés qui sont censés linspirer. Ce nest quune fois clairement prémuni des séductions de ces deux frères ennemis quil est possible de commencer à avancer pour de bon. » En tant quhommes et femmes modernes nous nous trouvons écartelés entre deux séries de certitudes et dexigences parfaitement inconciliables. Dune part, notre époque nous pousse impérieusement à croire que rien néchappe à la loi toute puissante de lintérêt et quil nous faut nous-mêmes nous y plier en devenant des « calculateurs » avisés. Dautre part, nous aspirons tous à nous y soustraire pour accéder enfin à cette pleine générosité, à ce don pur et entier, que la tradition religieuse dont nous sommes issus nous enjoint de rechercher. Mais cest là une tâche impossible, rétorque la première croyance pour qui rien néchappe au calcul, si bien quil ne saurait exister de générosité et de don que mensongers. Alain CAILLÉ, né en 1944, professeur de sociologie à luniversité Paris-X-Nanterre, où il dirige le GÉODE (Groupe détude et dobservation de la démocratie), est le directeur de La Revue du MAUSS. Il est notamment lauteur de : Anthropologie du don. Le tiers paradigme (Desclée de Brouwer, 2000) ; Histoire raisonnée de la philosophie morale et politique (sous la dir. de A. Caillé, Ch. Lazzeri et M. Senellart, La Découverte, 2001) ; Dé-penser léconomique. Contre le fatalisme (La Découverte/MAUSS, 2005). |
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Dé-penser léconomique La fatalité revêt aujourdhui les traits de la nécessité économique : nous naurions plus dautre choix que de nous y soumettre. Comment échapper à ce destin funeste ? En critiquant le discours économique dominant, assurément. Mais si ce discours triomphe partout, nest-ce pas que sa critique a échoué ? Il lui a manqué, en définitive, de ne pas assez rompre avec les postulats fondateurs de la vision économique du monde : la certitude que lêtre humain est dabord un Homo conomicus ; la croyance à la clôture de lordre économique sur lui-même ; la foi dans la visée dune science économique. Doù ces multiples projets, toujours avortés, de créer une « autre économie », plus rationnelle ou plus humaine, ou dédifier une autre science économique, plus scientifique. Or, viser une « autre économie », cest encore accréditer lidée que lessentiel serait dordre économique. Aspirer à une « autre science économique », cest encore croire en la science des économistes et contribuer à sa consolidation. Professeur de sociologie à Paris-X-Nanterre, où il dirige le GEODE (Groupe détude et dobservation de la démocratie) Alain CAILLÉ est directeur de La Revue du MAUSS. Il a publié récemment : Anthropologie du don (Desclée de Brouwer, 2000), Histoire raisonnée de la philosophie morale et politique (sous la direction de A. Caillé, Ch. Lazzeri et M. Senellart, La Découverte, 2001), Paix et démocratie (préface de B. Boutros-Ghali, Unesco, 2004). |
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Contact : Dominique Dudouble. Remerciements à Charlie "html guru" Babbitt, ainsi qu'à Michel, Mousse et Amélie pour le béta-testing. Configuration requise : pour un bon affichage des introductions/préfaces au format PDF, lancez au préalable le logiciel Adobe Reader® (anciennement Acrobat Reader®), puis poursuivez votre navigation. |